Je suis en warré mais je voulais tester la ruche kényane qui est donnée pour être une ruche facile à conduire et dans laquelle les abeilles sont particulièrement douces.
J'ai bien tenté de collecter des informations sur le Net sur le dimensionnement de cette ruche mais je n'ai pas trouvé de plans détaillés qui respectent l'inclinaison des parois à 120 ° pour éviter le collage des galettes aux parois.
J'ai donc fait les plans par moi même avec les contraintes suivantes:
- respect de cet angle de 120 °
- plancher grillagé amovible et sous plancher plein amovible
- partie vitrée pour observations comme sur mes warrés
Je tenais à avoir un plancher grillagé amovible pour faciliter le nettoyage de la ruche sachant que j'ai positionné l'entrée à mi hauteur: il ne me paraissait pas souhaitable de contraindre les abeilles à remonter les déchets jusqu'à l'entrée. Et pourquoi dans ce cas, me direz vous, ne pas placer l'entrée dans le bas, et bien pour limiter les déplacements dans la ruche pour les abeilles
Je n'étais pas très fixé pour la réalisation du toit; j'hésitais entre un toit à une pente et un toit type chalet. Et les circonstances ont fait que j'ai récupéré sur le chantier d'un voisin des chutes de bac acier avec un isolant en mousse de
polyuréthane. Cela permettra de réduire la surchauffe l'été et d'isoler contre le froid l'hiver.
Voilà quelques photos prises avant mise en peinture à l'ocre rouge
Pour la trappe qui occulte la partie vitrée; j'ai
collé sur du contreplaqué de 10 mm du polystyrène extrudé de 20 mm d'épaisseur.
Il me reste à les mettre en peinture et à y installer dès la saison prochaine des essaims
Je ne manquerai pas de donner des nouvelles des résultats obtenus avec ces ruches
Pour ceux qui le souhaitent, je peux apporter des précisions sur les dimensions des ruches; les plans ont été établis sur papier à l'échelle 1/2, je ne les ai pas informatisés.
Voilà une semaine plus tard les ruches peintes
Et pour ceux que cela intéresse, voilà des croquis de ma ruche
INSTALLATION DES ESSAIMS:
J'ai récupéré deux beaux essaims les 4 et 5 juin 2013 ; je les ai installés dans mes deux ruches kényanes
Premier constat: bonne acceptation de l'habitacle par les abeilles et la planche d'envol sur la grande face leur convient bien: atterrissages dans de bonnes conditions et pas d'embouteillage même en période d'affluence. Les conditions climatiques sont favorables ( temps sec ensoleillé)
Le 9 juin, premières rentrées de pollen pour les deux ruches, cela préfigure de bonnes choses.
Enfin, seul le contrôle de la ponte d'ici quelques semaines pourra le confirmer.
Nota: comme pour tous les essaims, j'ai fait un traitement à l'acide oxalique avec mon évaporateur à gaz le lendemain de l'installation, de bonne heure le matin avant que les abeilles ne sortent en grand nombre; cela permet de démarrer sur une colonie saine sans risque pour la reine.
Voilà deux photos
Photo de l'essaim prise à travers la vitre le 9 juin 2013:
On ne voit pas encore les galettes de cire cachées par les abeilles et pourtant la construction a débuté vu les écailles de cire au sol
Ajout le 13 février 2014:
Avec son accord, je publie le premier courriel que Jacques TURCHET m'a envoyé le 18 janvier 2014; avec son expérience de la ruche KTBH notamment en Afrique, cela permet d'alimenter le débat et nous conduira , enfin je l'espère, à un dimensionnement optimisé de cette ruche si plaisante à utiliser.
Voilà son courriel:
Bonjour,
Je suis allé tout à fait par hasard sur votre site et il a retenu toute mon attention. Tout comme vous j'ai des ruches warré depuis 1978 car j'avais pas mal de problèmes avec les dadant surtout l'hiver, j'habite en bresse dans la région de MACON saône et loire, région mal saine car trés humide l'hiver. Quand j'ai découvert la ruche warré, je croyais avoir trouvé la ruche idéale, certes elle est bien et correspond bien à la biologie de la grappe, cette ruche a fait l'objet d'une thèse de doctorat que j'ai présenté en 1979. Avec le temps, je me suis vite aperçu qu'elle avait aussi des défauts que vous avez du aussi constater: par grand vent, elle n'est pas stable de part sa hauteur et trés peu pratique pour rechercher une reine avec le nombre de corps, mis à par cela le reste est bien. Si je vous contacte aujourd'hui c'est surtout pour parler de la KTBH car j'ai vu que vous en avez aussi et j'aimerais savoir comment vous l'avez connue.
Personnellement j'ai connu cette ruche en Afrique où j'y ai résidé une dizaines d'années professionnellement mais c'est surtout en Centrafrique que j'ai beaucoup utilisé cette ruche avec grand succès d'ailleurs car elle convient trés bien aux coutumes des abeilles Africaines qui désertent souvent les ruches à cadres qui ne leurs convient pas trés bien, sur place nous avions construit des ruches avec des dimensions trouvé dans la littérature car personne ne donne les mêmes dimensions, les uns donnent un angle de 110°, les autres 115°, d'autres 120°, c'est un peu l'anarchie mais en Afrique cela n'a pas beaucoup d'importance car l'abeille Africaine possède la particularité de ne pas coller la cire aux parois de la ruche donc aucun problème mais avec les abeilles européennes c'est différent. En Afrique avec cette ruche nous avions des récoltes de 30kg par ruche pafois plus, l'extraction se faisait au pressoir à cliquets et double filtration cela donnait un miel d'une grande qualité car le miel obtenu par pressage n'est pas chargé en oxygène comme par centrifugation, il conserve son parfum d'origine et se conserve mieux, c'est une constatation que j'ai faite avec la ruche KTBH. Nous avions aussi des ruchettes de cinq barrettes pour la capture des essaims et l'élevage des reines, des trappes à pollen également. Si cela vous intéresse, je peux vous faire passer des photographies.
De retour en France car je suis en retraite, jai construit des KTBH pour voir ce que cela pouvait donner avec nos abeilles, j'ai donc repris les dimensions que nous avions à Bangui avec un angle de 115° mais les problèmes de collage des rayons sur les parois n'ont pas tarder à apparaître et là, gros problème. J'ai repris des recherches poussées sur l'origine de cette ruche qui me conduisirent au Canada, en Angleterre et au Kenya car elle avait été inventée pour ce pays, d'ailleurs ne l'appelle t-on pas ruche kenyane, l'inventeur de cette ruche est malheureusement plus de ce monde mais j'ai pu retrouvé une bonne documentation et partout j'ai retrouvé l'angle de 120° qu'il préconisait. Instruit de ces dimensions, je me suis remis au travail et j'ai reconstruit quelques prototypes avec d'autre dimensions, Angle de 120°, hauteur plus Basse, mais plus large, fond amovible pour faciliter le nettoyage et autofixation de la cire sans aucun collage, j'y ai ajouter des ventilations que l'on peut fermer ou ouvrir selon la température extérieure et j'ai fait des nourrisseurs pour le sirop ou le candi qui sont différents l'un et l'autre. Avec cet angle de 120°, je n'ai pas eu de collage à ce jour, voila ce que je peux dire, je pense vraiment que l'auteur de cette ruche savait ce qu'il faisait quand il la mise au point et je regrette vraiment que cet angle n'a pas été respecté et cette ruche n'a pas été standardisée correctement et universellement.
Pouvez me dire dans quelle région du nord vous résidez car je connais bien le nord et j'y ai de bons amis, à l'occasion d'un passage, je pourrai passer voir vos ruches.
Bien cordialement Jacques TURCHET
Voilà trois photos de Bangui en Afrique qu'il m'a autorisé à publier:
Depuis, nous échangeons souvent par téléphone. Il a aimablement modifié mes photos pour y placer des annotations . J'ai remplacé les photos initiales par celles ci.
Jacques TURCHET continue d'expérimenter la ruche KTBH . De ses réflexions actuelles, j'ai surtout noté:
- qu'il n'a pas constaté de différence selon la position du trou d'envol ( en extrémité ou sur le grand côté)
- qu'il faut respecter l'angle de 120 ° et limiter la hauteur intérieure à 21 cm
Mes ruches KTBH ayant une hauteur intérieure de l'ordre de 30 cm, je vais, au cours de la saison 2014, voir comment les abeilles se comportent ( vont elles remplir la partie basse) et tester la stabilité des galettes.
Ajout le 4 décembre 2015:
Modification des entrées de ruches:
J'ai apporté une modification à l'entrée de mes deux premières ruches en perçant une série de trous (dont un oblong pour le passage de l'évaporateur ) à ras du plancher grillagé; les deux planches d'envol sont utilisées par les abeilles; l'hiver je ferme l'ouverture supérieure pour limiter l'entrée d'air ; nota :le plancher grillagé n'est pas occulté l'hiver
Modification des barrettes:
Mes barrettes comportaient uniquement un fin filet de cire coulé dans une rainure peu profonde ( 2 à 3 mm) pour guider les abeilles dans leur construction. Afin de donner plus de rigidité aux galettes très hautes ( 30 cm); je réalise une rainure de 6 mm de largeur et de 10 mm de profondeur dans laquelle j'insère avec collage une baguette de bois de 25 mm de hauteur ( elle dépasse donc de 15 mm); je coule un peu de cire liquide à l'extrémité de cette baguette.
Constat après une saison:
- la stabilité des galettes est effectivement meilleure étant donné la surface de collage plus importante de la galette et la forme du dessous de la barrette
- le guidage des abeilles dans leur construction est satisfaisant
Conception d'une nouvelle ruche KTBH en 2015:
J'ai conservé les mêmes dimensions; les modifications portent sur:
- les entrées latérales à gauche et à droite sur la grande face dont seule celle de gauche est utilisée; celle de droite est utile en cas de forte miellée ou de division
- le plancher grillagé n'est plus à coulisses car très vite les abeilles le propolisent rendant impossible son coulissement même en le faisant fonctionner régulièrement; même si je pense qu'on peut se contenter d'un plancher fixe, j'en ai réalisé un monté sur charnières
- le toit plus esthétique
voilà quelques photos
Ruchettes 8 barrettes
Cloison avec grille à reine
Ces deux ruches ont été peuplées en mai 2015 avec des essaims
Comparaison entre mes deux modèles de ruches:
- en 2015, elles ont toutes essaimés malgré une gestion fine du volume occupé au fur et à mesure du développement de la colonie; le remérage s'est bien passé à chaque fois
- bien entendu pas de récolte pour cette nouvelle ruche; pour les deux autres, récolte limitée due à l'essaimage
- avec l'entrée centrale, la récolte de miel se fait de chaque côté alors qu'avec l'entrée latérale elle devrait se faire à l'extrémité opposée de l'entrée
- pour la période hivernale, j'ai constaté que la colonie se positionne dans tous les cas d'un côté de la ruche même avec l'entrée centrale
Les ruchettes n'ont pas été utilisées en 2015; en 2016 je m'en servirai pour y placer soit des essaims soit des cadres de couvain et de nourriture prélevés dans les ruches pour tenter de freiner la fièvre d'essaimage